Cette semaine, j’ai l’immense plaisir de vous offrir, chers lecteurs francophones, une interview avec un groupe français au talent hors-pair. Armé d’un nouveau son vintage mélangeant sonorités pop et rock psychédélique des années 70, le quatuor Lyonnais Sunder, anciennement connu sous le nom de The Socks, revient sur le devant de la scène avec un album éponyme posant brillamment et adroitement les bases de leur nouvelle identité sonore. Quelques semaines avant leur départ en tournée à la conquête du territoire français et britannique, j’ai eu la chance de pouvoir entretenir avec Julien et Vincent pour discuter de leur renouveau musical aussi audacieux que prometteur.
Sunder est votre 1er album sous votre nouvelle dénomination. D’où vous est venu le besoin/l’envie de changer de nom et qu’est-ce qu’il signifie?
Julien: On n'aimait plus le nom de « The Socks », ça c'est une évidence. Mais je pense surtout qu'on avait besoin d'un reset. On voulait évoluer musicalement. On avait besoin de faire quelque chose de différent, de créer un autre univers musical. L'idée de repartir sur quelque chose de tout neuf avait un coté très excitant et hyper motivant. Le mot « Sunder » signifie fragmenter, déchirer ou séparer violemment, ce qui correspondait très bien à notre renouveau. Ce nom vient aussi du mélange des deux mots qui sont « Sun » et « Thunder ». On a orienté la composition de l'album autour de ça en insistant sur l'idée de créer deux atmosphères et deux couleurs différentes. On a donc eu des contraintes dans la composition mais aussi une ligne directive à suivre, ce qui nous a aidé.
A quoi peuvent s’attendre les auditeurs potentiels ainsi que les fans de votre incarnation précédente en écoutant Sunder?
Julien : Ils n'auront pas d'électrochocs. Ils pourront préférer l'un ou l'autre mais dans tous les cas ils s'y retrouveront. La musique de « Sunder » a des couleurs plus pop que celle de « The Socks ». Le son général est aussi très différent. Le son et le jeu de guitare a changé, le farfisa et le mellotron prennent une place très importante, la batterie sonne beaucoup plus 60's, la basse a un rôle plus mélodique. les voix quand à elles sont traitées différemment et prennent plus de place que dans The Socks.
Pourriez vous parler parler un peu de l’enregistrement de cet album?
Julien : On a choisit l'endroit où l'album de The Socks a été enregistré, c'est à dire chez Raphaël Cartellier. On aime bien bosser avec ce mec ! On a aussi voulu travailler avec un « directeur artistique » pour avoir un avis extérieur sur ce qu'on pouvait faire. On est donc allé chercher Julien Masson pour nous botter le cul, nous mettre des claques quand on était nul et nous réveiller le matin..
Au niveau du procédé d'enregistrement, on a enregistré « live » (sauf les voix et mellotrons). Les amplis étaient dans des pièces séparées et isolées de la batterie de façon à pouvoir travailler plus facilement au mix. Chose qu'on a volontairement laissé faire par Julien et Raphaëlle sans notre présence. On avait entièrement confiance en eux et on a plutôt eu raison.
Quels sont les thèmes que vous abordez sur cet album?
Julien : Les thèmes de cet album sont essentiellement inspirés de relations humaines, d' expériences de vie, de ressentis ou de faits marquants de la vie. Toutes ces choses sont abordées à travers des images et des métaphores ce qui permet de parler de choses concrètes et réelles en créant des histoires fictives voir même fantastiques. Si l'on devait retenir des thèmes marquants ce serait l'homme, le bien, le mal, la méfiance et la peur.
Comment se passe l’étape de composition pour le groupe?
Julien: Certains titres viennent d'une suite d'accords ou de riffs de guitare avec une ligne mélodique chanté et posé par dessus (on peut dire qu'on part d'une ébauche de chanson qu'on arrange ensemble par la suite). D'autres sont nés de « jams » qu'on a ensuite transformé et arrangé en morceaux.
L’album prend ses racines stylistiques dans le rock psychédélique des années 60 et 70. Quel est votre ressenti sur l’évolution du rock en ce moment ? Et quelles sont les aspects de l’esthétique rock psyché old-school qui vous ont attiré vers ces types de son?
Vincent: C’est vrai que les couleurs et façons de faire vintages reviennent de plus en plus, que ce soit dans la composition, les sonorités et même les techniques d'enregistrement, ce qui est pour nous une bonne chose car cela permet de revenir à quelque chose de plus brut. L'honnêteté et la pureté de cette musique pop psyché de la fin des années 60 nous ont toujours attiré, et cela nous a fait prendre conscience de l'importance de la mélodie et des arrangements. Notre travail de composition se concentre sur ces deux derniers points.
A la fin du mois d'avril vous allez jouer au DesertFest à Londres. Quels sont les groupes du line-up que vous espérez voir si le temps vous le permet?
Vincent : On aura un timing serré, mais on espère avoir le temps de chopper les sets de Conan et Russian Circles !
Qu’avez vous au programme pour le reste de l’année 2016?
Vincent: Après le Desertfest et une poignée de dates françaises sur la route (Tours, Paris, Lille et Lyon), on va travailler dur pour repartir rapidement sur la route après l'été. On veut défendre notre album au maximum, le meilleur moyen étant d'aller directement à la rencontre des gens et de leur proposer des lives de qualités.
Pour finir avec une question que je pose à le fin de chaque interview: pourriez vous nommer un de vos albums, films et bouquins préférés?
Vincent: En bons fans des Beatles que nous sommes, Revolver fait partie de nos disques de chevet. Pour parler de choses plus actuelles, on adore Currents de Tame Impala, pour lequel Kevin Parker a pris beaucoup de risques notamment en terme de sonorités, un super album !
Pour ce qui est du cinéma, ça sera aussi en rapport avec la musique, car on va citer Dead Man de Jarmusch, avec cette superbe BO composée et jouée par Neil Young.
Pour les bouquins, on retrouve dans nos dernières lectures Vol au-dessus d'un nid de coucou de Kesey, Le vieil homme et la mer d'Hemingway ou encore les Histoires Extraordinaires de Poe.
Merci à Vincent et au groupe pour avoir rendu cette interview possible!
Sunder
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